Lasure, peinture ou saturateur ?

La durabilité de la lasure varie considérablement selon les conditions : si elle peut tenir plusieurs années sur des surfaces verticales, elle ne dure qu'environ un an sur des surfaces horizontales soumises à l'abrasion.

En effet, le dilemme entre saturateur ou lasure dépend grandement de l'usage prévu. La lasure ou saturateur ? La question mérite réflexion car les lasures risquent de s'écailler rapidement sur des surfaces horizontales comme les terrasses ou tables de jardin. Par ailleurs, les saturateurs offrent une application différente, généralement plus simple au pinceau ou au rouleau sur bois propre et sec.

Contrairement aux idées reçues, l'entretien d'une peinture est généralement moins fréquent que celui d'une lasure, d'une huile ou d'un saturateur. Ainsi, votre choix final dépendra non seulement de l'aspect esthétique recherché, mais également de la localisation du bois à traiter et du temps que vous souhaitez consacrer à son entretien.

Dans cet article, nous analyserons en détail les différences techniques, le rendu esthétique et les conditions d'application de chaque produit pour vous aider à faire le choix le plus adapté à votre projet.

Différences techniques entre lasure, saturateur et peinture

Les produits de protection du bois se distinguent par leur mode d'action. Comprendre ces différences techniques vous permettra de faire un choix éclairé selon vos besoins spécifiques.

Filmogène vs non-filmogène : fonctionnement de chaque produit

La différence fondamentale entre ces produits réside dans leur mode d'action. La lasure est un produit filmogène qui forme une fine pellicule protectrice à la surface du bois tout en laissant respirer ce dernier. Cette couche microporeuse agit comme une barrière contre les UV et les intempéries.

À l'opposé, le saturateur est un produit non-filmogène qui pénètre profondément dans les fibres du bois pour les saturer, empêchant ainsi l'absorption d'eau. Il nourrit le bois en profondeur jusqu'à atteindre sa saturation complète. Cette différence explique pourquoi les saturateurs ne s'écaillent pas avec le temps, contrairement aux lasures.

La peinture, quant à elle, est totalement filmogène et crée une couche opaque qui masque entièrement le veinage du bois.

Composition : résines, solvants, huiles et pigments

La composition de ces produits varie considérablement. Les lasures contiennent généralement des résines acryliques ou polyuréthanes qui forment le liant, des pigments pour la teinte et des additifs pour la texture. Certaines lasures sont enrichies aux résines polyuréthanes, leur conférant plus de souplesse et de résistance.

Les saturateurs, à base d'huiles naturelles, sont formulés pour pénétrer facilement le bois. Ils peuvent être composés en phase aqueuse (à l'eau) ou en phase solvantée. La formule à base d'eau facilite l'application et le séchage des produits.

Par ailleurs, les pigments présents dans ces produits assurent une protection contre les rayons UV. Pour une bonne résistance aux UV, il est recommandé d'utiliser des produits teintés, les teintes foncées offrant une meilleure protection que les teintes claires.

Durabilité selon les conditions climatiques

La durabilité varie considérablement selon l'exposition du bois aux éléments. Une lasure peut tenir plusieurs années sur des surfaces verticales comme les bardages ou les volets, alors qu'elle s'écaille rapidement sur des surfaces horizontales exposées aux UV et aux intempéries.

Les saturateurs présentent une durabilité de plusieurs années sur des surfaces verticales, mais seulement d'environ un an sur des surfaces horizontales soumises à une usure accrue par abrasion. Néanmoins, leur entretien est plus simple car ils ne nécessitent pas de ponçage, contrairement aux lasures.

Pour les bois difficiles à traiter comme le Red Cedar, les lasures à l'eau sont déconseillées en raison de leur incompatibilité avec ce type de bois acide. De même, les bois exotiques et certains résineux comme le mélèze devraient d'abord être traités avec un saturateur avant l'application d'une lasure.

Certains fabricants proposent désormais des gammes combinant les avantages des résines acryliques, alkydes et polyuréthanes pour une résistance maximale aux conditions climatiques difficiles.

Rendu esthétique et aspect final du bois

L'aspect final de votre bois dépend largement du produit de protection choisi. Chaque type de finition offre des caractéristiques esthétiques distinctes qui influenceront l'apparence de vos projets extérieurs et intérieurs.

Finition mate, satinée ou brillante

Le choix entre lasure ou saturateur détermine grandement le niveau de brillance de votre bois. La lasure confère généralement un rendu satiné, semi-brillant voire brillant qui peut transformer considérablement l'aspect naturel du bois. Cette finition tendue et élégante reflète délicatement la lumière, apportant une touche sophistiquée à vos boiseries.

En revanche, le saturateur préserve l'aspect mat du matériau, offrant une finition plus naturelle. Par ailleurs, ce produit peut présenter différents aspects selon sa formulation spécifique. Certains saturateurs sont conçus pour donner un aspect plus satiné qui reflète subtilement la lumière sans jamais atteindre la brillance d'un vernis ou d'une lasure.

Pour les surfaces verticales comme les bardages ou les volets, la lasure permet d'obtenir des finitions allant de mates à brillantes, avec la possibilité d'opter pour des teintes variées, des tons bois traditionnels aux couleurs vives comme le jaune, le bleu ou le rouge.

Conservation du veinage et du toucher bois

La lasure laisse apparaître la structure et le veinage du bois même avec des produits teintés. Toutefois, le "toucher bois" disparaît au profit d'un film lisse laissé par le produit. Cette pellicule protectrice modifie inévitablement la sensation tactile naturelle du matériau.

Le saturateur, quant à lui, préserve complètement l'apparence naturelle du bois, tant au niveau visuel que tactile. De ce fait, le veinage reste parfaitement visible et la texture authentique du bois demeure intacte sous les doigts. Cette préservation de l'aspect naturel constitue l'un des principaux atouts du saturateur face à la lasure.

La peinture, contrairement aux deux autres options, va opacifier les particularités visuelles du bois et masquer entièrement son veinage et son relief, rendant la surface plus lisse.

Effet huilé ou mouillé : particularité des huiles

Les huiles et certains saturateurs se distinguent par leur capacité à créer un "effet mouillé" ou "effet huilé" caractéristique. Ce rendu particulier fonce légèrement le bois pour mettre en valeur son veinage, créant un ton miel chaleureux très apprécié.

Cet aspect mouillé s'apparente à une teinte miel qui donne un côté chaleureux tout en restant lumineux. Les huiles naturelles et saturateurs nourrissent le bois en profondeur tout en lui apportant cet effet qui peut être particulièrement réussi tant en intérieur qu'en extérieur.

Néanmoins, certains saturateurs incolores sont aujourd'hui formulés pour atténuer voire supprimer cet effet mouillant, offrant ainsi une alternative pour ceux qui souhaitent conserver la teinte d'origine du bois sans l'assombrir. Cette diversité de finitions permet de choisir précisément le rendu esthétique qui correspondra le mieux à votre projet et à vos goûts personnels.

Application et entretien selon le type de produit

L'application et l'entretien de chaque produit de protection du bois exigent des méthodes spécifiques qui influenceront votre choix final. Comprendre ces différences pratiques vous aidera à sélectionner le traitement le plus adapté à vos besoins et contraintes.

Nombre de couches et temps de séchage

La lasure s'applique généralement en deux à trois couches, avec un temps de séchage relativement rapide de 2 à 6 heures entre chaque application. Pour un résultat optimal, il est recommandé d'égrener légèrement entre les couches avec un papier abrasif de grain 120.

Le saturateur, quant à lui, s'applique jusqu'à saturation complète du support. En règle générale, deux couches suffisent pour la plupart des bois. Cependant, certains bois exotiques très denses peuvent ne nécessiter qu'une seule couche, tandis que les bois bruts ou très secs peuvent en exiger trois. Le temps de séchage entre deux couches varie de 4 à 12 heures selon le produit utilisé et les conditions météorologiques. Par ailleurs, il est déconseillé d'appliquer le saturateur en plein soleil car la température au contact du bois peut atteindre 40 à 50°C, compromettant ainsi la bonne pénétration du produit.

Facilité d'entretien : ponçage ou simple nettoyage

L'entretien constitue une différence majeure entre lasure et saturateur. La lasure étant filmogène, sa rénovation nécessite un ponçage ou un décapage chimique de l'ancienne couche avant l'application d'une nouvelle. Cette opération peut s'avérer fastidieuse, notamment sur de grandes surfaces.

En revanche, le saturateur offre un entretien beaucoup plus simple. Comme il ne forme pas de film en surface, il suffit de nettoyer le bois, éventuellement d'appliquer un dégriseur si le bois a grisé, puis d'appliquer directement une nouvelle couche. Cette facilité d'entretien représente un avantage considérable en termes de temps et d'effort.

Fréquence de réapplication : 6 mois à 6 ans

La fréquence d'entretien varie considérablement selon le produit choisi. Les lasures offrent une protection durable, nécessitant un entretien tous les 3 à 6 ans pour les surfaces verticales. Toutefois, cette durabilité s'accompagne d'un entretien plus contraignant.

Quant aux saturateurs, ils demandent un entretien plus fréquent : tous les 1 à 2 ans pour les surfaces horizontales comme les terrasses, et tous les 2 à 5 ans pour les surfaces verticales. Pour les terrasses, il est même recommandé d'appliquer le saturateur une à deux fois par an durant les premières années, jusqu'à saturation complète du bois.

Les huiles, bien que similaires aux saturateurs, ont tendance à être lessivées plus rapidement, nécessitant un entretien tous les 6 à 12 mois pour les surfaces horizontales et tous les 1 à 2 ans pour les surfaces verticales.

Quel produit pour quel usage ?

Le choix du produit adapté à chaque type de surface est essentiel pour garantir la longévité de vos bois extérieurs. Selon leur position et leur exposition, certains produits s'avèrent plus performants que d'autres.

Surfaces verticales : volets, bardages, portails

Pour les boiseries verticales comme les volets, bardages, portails ou clôtures, la lasure constitue généralement le choix le plus judicieux. En effet, sa formule filmogène offre une excellente protection contre les intempéries, les UV et les variations de température. Ce produit s'avère particulièrement adapté aux surfaces qui ne subissent pas d'abrasion mécanique régulière.

La lasure pour bois extérieurs s'applique exclusivement sur les surfaces verticales comme les volets, portails, portes, barrières, clôtures, abris de jardin, bardages ou chalets. Sa protection filmogène protège efficacement même en cas de climat marin ou montagnard.

Néanmoins, certains saturateurs peuvent également convenir aux surfaces verticales si vous privilégiez un aspect plus naturel et un entretien facilité.

Surfaces horizontales : terrasses, escaliers, tables

Pour toute surface horizontale en bois à l'extérieur, privilégiez systématiquement un saturateur plutôt qu'une lasure. Le film protecteur de la lasure serait rapidement fragilisé par l'humidité qui peut stagner sur ces surfaces. Par ailleurs, l'abrasion due au piétinement risquerait de détériorer prématurément une finition filmogène.

Le saturateur s'avère donc idéal pour les terrasses, escaliers extérieurs, mobiliers de jardin, plages de piscine ou caillebotis. Sa résistance à l'eau chlorée en fait un choix parfait pour les abords de piscine. De plus, il ne s'écaille pas avec le temps malgré les intempéries et les piétinements répétés.

Bois exotiques, résineux, Red Cedar : compatibilités

Les bois résineux (pin, sapin, douglas, mélèze, épicéa) s'accommodent parfaitement des saturateurs, qui pénètrent facilement leurs fibres. Pour ces essences, le stabilisateur extérieur est recommandé avant tout traitement afin de limiter les risques de fendillement et d'exsudation de résine.

Concernant les bois exotiques et les bois gras (ipé, iroko, teck), plus difficilement imprégnables, une exposition préalable de quelques mois aux intempéries est nécessaire avant l'application d'un saturateur. Cette période permet d'ouvrir les pores du bois pour une meilleure pénétration du produit.

Le Red Cedar, bois particulièrement acide, présente des incompatibilités avec les lasures et produits à l'eau qui risquent de s'écailler rapidement. Pour cette essence, le saturateur reste la solution la plus adaptée, éventuellement précédé d'un primaire anti-UV pour renforcer la protection contre le soleil.

Avantages et inconvénients : lasure ou saturateur ?

Chaque produit de traitement du bois présente ses propres atouts et limites qu'il convient d'analyser avant de faire votre choix.

Saturateur : entretien facile, rendu naturel

Le saturateur se distingue par sa facilité d'entretien remarquable. Non-filmogène, il ne nécessite ni ponçage ni décapage avant rénovation, un simple nettoyage suffit. Son application est également simple : il s'applique directement au pinceau sur bois propre et sec.

Par ailleurs, ce produit conserve parfaitement l'aspect naturel du bois, tant au niveau visuel que tactile. Le veinage reste visible et le toucher authentique demeure intact. Néanmoins, son entretien reste plus fréquent : tous les 1-2 ans pour les surfaces horizontales et 2-5 ans pour les surfaces verticales.

Lasure : protection longue durée, rendu décoratif

La lasure offre une durabilité supérieure allant de 3 à 6 ans pour les surfaces verticales. Sa formule microporeuse protège efficacement contre l'humidité tout en laissant respirer le bois. Elle résiste particulièrement bien aux UV, notamment dans sa version teintée.

Cependant, étant filmogène, elle modifie légèrement le toucher du bois et son entretien exige un ponçage ou décapage chimique. Ainsi, bien que moins fréquent, son entretien s'avère plus contraignant.

Peinture : opacité, protection maximale mais entretien plus lourd

La peinture forme une barrière imperméable offrant une excellente protection contre les intempéries. Son principal avantage réside dans son large choix de teintes et sa finition uniforme.

En revanche, elle masque totalement le veinage naturel du bois et tend à s'écailler avec le temps. Son entretien nécessite des travaux plus lourds incluant ponçage ou décapage, contrairement au saturateur qui s'entretient plus facilement.

Conclusion

En fin de compte, le choix entre lasure, saturateur ou peinture dépend essentiellement de votre projet spécifique et de vos priorités. Chacun de ces produits offre des avantages distincts selon la situation.

Pour les surfaces verticales comme les bardages, volets ou portails, la lasure représente généralement la solution idéale. Sa protection filmogène résiste efficacement aux intempéries pendant plusieurs années. Néanmoins, son entretien exige un travail préparatoire plus conséquent lors du renouvellement.

À l'inverse, les surfaces horizontales comme les terrasses ou le mobilier de jardin bénéficieront davantage d'un saturateur. Bien que nécessitant un entretien plus fréquent, celui-ci s'avère nettement plus simple à réaliser. De plus, le saturateur préserve parfaitement l'aspect naturel du bois tout en lui offrant une protection efficace contre l'humidité.

La nature de votre bois influence également votre décision. Les bois exotiques et résineux requièrent des traitements spécifiques, tandis que le Red Cedar présente des incompatibilités avec certains produits à base d'eau.

L'aspect final recherché constitue aussi un critère déterminant. Si vous souhaitez conserver le veinage et la texture naturelle du bois, le saturateur sera votre allié. Pour un rendu plus satiné ou brillant, la lasure s'imposera. Enfin, si vous désirez complètement masquer l'aspect du bois ou apporter une touche colorée audacieuse, la peinture reste incontournable.

Quoi qu'il en soit, un entretien régulier demeure essentiel pour préserver la beauté et prolonger la durée de vie de vos bois extérieurs. Avec une connaissance approfondie des caractéristiques de chaque produit, vous pourrez désormais choisir la solution la mieux adaptée à vos besoins spécifiques et profiter pleinement de vos aménagements en bois pendant de nombreuses années.

FAQs

Q1. Quelle est la principale différence entre un saturateur et une lasure ?

Le saturateur pénètre et sature les fibres du bois, idéal pour les surfaces horizontales comme les terrasses. La lasure forme une pellicule protectrice et est recommandée pour les surfaces verticales comme les bardages.

Q2. Comment entretenir une surface traitée avec un saturateur ?

L'entretien d'une surface traitée au saturateur est simple. Il suffit généralement de nettoyer le bois et d'appliquer une nouvelle couche sans ponçage ni décapage préalable.

Q3. Le saturateur préserve-t-il l'aspect naturel du bois ?

Oui, le saturateur conserve l'aspect naturel du bois. Il préserve le veinage et la texture tout en offrant une protection contre l'humidité.

Q4. Quelle est la durabilité d'une lasure sur des surfaces verticales ?

Sur des surfaces verticales comme les volets ou les bardages, une lasure peut durer de 3 à 6 ans avant de nécessiter un nouvel entretien.

Q5. Quel produit choisir pour traiter du bois exotique ou du Red Cedar ?

Pour les bois exotiques et le Red Cedar, le saturateur est généralement recommandé. Ces bois peuvent nécessiter une préparation spécifique avant l'application du produit pour assurer une bonne pénétration et adhérence.